Les sols agricoles français et européens se dégradent

Il existe une interdépendance évidente entre l’agriculture et l’environnement. De fait, 50,5 % du territoire total de l’Union Européenne est consacré à l’agriculture et 27,9 % est occupé par des espaces boisés. Au cours de la dernière décennie, la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne a favorisé la modernisation de l’agriculture en Europe bien que ce développement ait eu des effets néfastes sur l’environnement. Les techniques conventionnelles d’agriculture intensive sont encore largement pratiquées en Europe. Elles ont souvent des effets négatifs permanents sur la dégradation et l’érosion du sol, la contamination de l’eau par les sédiments, les éléments minéraux et les pesticides, sur l’air et le climat global, sur la biodiversité et le paysage.

En Europe, la dégradation et l’érosion du sol est probablement le problème environnemental le plus important causé par l’agriculture et affecte sérieusement près de 157 millions d’ha (16 % de l’Europe soit pratiquement 3 fois la surface totale de la France). Le taux moyen d’érosion du sol en Europe (17 tonnes/ha/an) est très supérieur au taux moyen de formation du sol (1tonne/ha/an). La plupart des pays de l’Union Européenne sont atteints par ce problème. Dans les régions méditerranéennes, l’érosion du sol est très forte et peut affecter jusque 50 à 70 % des terres agricoles. L’intensification de l’agriculture conventionnelle (augmentation de la mécanisation et du labour) de ces 50 dernières années a contribué à cette tendance, augmentant le risque de désertification dans la plupart des régions vulnérables. L’érosion a une incidence économique importante sur les terres agricoles concernées mais aussi sur les infrastructures publiques locales en raison des coûts d’entretien des réseaux et de traitement des eaux..

La qualité de l’eau est sérieusement détériorée par l’agriculture Les sédiments de sol des terres agricoles érodées sont de loin les contaminants les plus importants des eaux de surface. Parce que les systèmes agricoles de conservation réduisent l’érosion du sol (à plus de 90 % pour le semis direct), l’adoption de tels principes augmente de façon significative la qualité des eaux de surface en réduisant les sédiments. De plus, cela réduit de façon significative le ruissellement d’herbicide et les pertes en eau par rapport à un sol labouré..

L’agriculture produit des émissions directes de CO2 avec le brûlage des pailles, le travail intensif du sol ou le labour vet ??? réduisent l’effet de fixation de carbone par le sol. Cela diminue le taux de matière organique du sol et contribue au réchauffement global de la planète. Historiquement, les façons culturales intensives ont conduit à des pertes substantielles de carbone du sol qui vont de 30 à 50 %. Inversement, l’agriculture qui prône une réduction du nombre d’interventions culturales maîtrise ces effets.

La bio-diversité est réduite car les sols laissés nus pendant une longue période ne fournissent plus la nourriture et l’abri pour la faune sauvage aux moments critiques. A contrario, les systèmes de production qui laissent les résidus en surface concourent au rétablissement et à l’entretien des différentes formes de faune sauvage (oiseaux, petits mammifères, …).

L’agriculture de conservation se réfère à plusieurs pratiques de gestion des sols altérant au minimum sa composition, sa structure et sa biodiversité naturelle et le préservant de l’érosion et de la dégradation. Cela implique le semis direct, les techniques culturales simplifiées, la non-incorporation des résidus de cultures et les couverts végétaux en sylviculture (de végétation spontanée ou par le semis d’espèces appropriées). Généralement, avec l’agriculture de conservation, le sol est mieux protégé de l’érosion due aux précipitations et au ruissellement de l’eau. Les agrégats du sol, la matière organique et le niveau de fertilité augmentent naturellement. Il y a aussi moins de contamination des eaux de surface. Les émissions de CO2 dans l’atmosphère sont réduites et la biodiversité augmente.

Le volet économique des techniques agricoles de conservation est un autre facteur important à prendre en compte. Dans l’agriculture conventionnelle, les interventions culturales demandent un investissement et un entretien en matériel élevé, une forte consommation d’énergies fossiles, et un temps de travail élevé comparé à l’agriculture dite de conservation des sols. Par exemple, pour les cultures annuelles sans travail du sol, on estime à 3 à 5 litres/ha l’économie en carburant comparé aux systèmes conventionnels. Généralement, l’agriculture de conservation réduit la consommation d’énergie des interventions de l’ordre de 15 à 50 % et ainsi accroît la production par unité énergétique de 25 à 100 %.

Durant les dernières décennies et dans le monde entier une partie de la communauté scientifique a développé les connaissances des techniques de conservation des sols qui se sont durablement installées dans plusieurs pays (USA, Canada, Brésil, Argentine, parmi d’autres) mais très peu en Europe.


Pourquoi la terre a t’elle bougé dans cette parcelle ???

Schéma d’un sol en Agriculture de Conservation ou Agriculture conventionnelle

Odette Ménard nous a donner sa définition de l’infiltration de l’eau :
"L’eau arrête de s’infiltrer lorsque le film d’eau formé à la surface du sol est égal à la moitié du diamètre des gouttes "
Pour faire simple , le film d’eau formé agit comme une bache posée sur le sol , et pour que l’eau pénêtre il faut que l’air s’évacue des galeries , c’est en fait le principe des vases communiquant .......
Vous comprendrez maintenant pourquoi il faut toujours couvrir le sol .